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Bien qu’il ne couvre qu’une courte période, allant de 1788 à 1790, le Journal d’un rabbin lituanien du XVIIIe siècle présente un intérêt majeur pour la connaissance de la vie juive dans la Lituanie d’après le Premier Partage de la Pologne (1772). Tous les aspects de cette vie dans une bourgade juive y sont abordés : les rapports sociaux entre riches et pauvres, la place des femmes, le rôle des organes communautaires et caritatifs, le rôle des institutions d’enseignement. Surtout, le lecteur y découvre une communauté dirigée par la religion, par la plus grande fidélité possible à la Torah – la loi juive. Bien qu’à cette époque, le judaïsme askhénaze fût en pleine mutation du fait de la naissance du hassidisme et l’opposition du gaon de Wilno à ce courant favorisant la prière au détriment de l’étude, de la prolongation du mouvement sabbataïste messianique, dirigé par le pseudo-messie Jacob Frank et l’apparition des Lumières « berlinoises », la communauté de Radoshkovitchi semble isolée, à l’écart de toute cette agitation. Elle n’entretenait que de faibles contacts avec l’extérieur liés à la collecte des impôts, au passage de prédicateurs itinérants ou d’émissaires du gaon ; c’était surtout grâce à un marchand de livres itinérant qui apportait à la fois la culture et les nouvelles que notre rabbin savait ce qui se passait dans le vaste monde. Des Partages de la Pologne, des réformes de la Grande Diète (1788-1791) pas un mot. L’ouvrage doté de nombreuses notes de bas de pages pour éclairer le lecteur non spécialiste du sujet est en outre augmenté de trois glossaires.