Prix public : 28,00 €
Les textes de Villon, qui sont le lieu d’une déception généralisée aux deux sens du français moderne, deviennent des entités signifiantes cohérentes dont seule une prise en compte globale, par une lecture recourant à la mémoire, permet de retrouver la signification. L’on peut, après Michael Riffaterre, parler de dialectique mémorielle, de double parcours, dont l’un, heuristique, suit la page de haut en bas et saisit la fonction mimétique des mots, et dont l’autre, herméneutique, est rétroactif : le lecteur, progressant au fil du texte, se rappelle ce qu’il vient de lire et en modifie sa compréhension à la lumière de ce qu’il décode maintenant. Le Testament appelle la mise à jour de richesses toujours renouvelées, la prise de conscience de son inachèvement. C’est un texte qui interroge, se dérobe, assigne au lecteur un travail de fouilles toujours plus minutieux et plus profond. Son lecteur alliera de façon indissociable la jubilation de sa lecture à la résignation de questions laissées en suspens, il savourera l’inachèvement de ses interprétations, il appréciera sa frustration même.