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Les détracteurs de Paul Claudel n’ont cessé de le présenter comme un homme qui « ne voit de salut que dans le haut Moyen Âge chrétien » (Alfred Poizat, 1927). Il serait ainsi l’incarnation d’un monde révolu, à une époque où le progrès est une valeur déterminante. Loin de toute régression, Claudel ne construit jamais un monde entièrement médiéval mais toujours hybride, au confluent du drame liturgique, de la moralité, du dithyrambe ou du Nô. Ce Moyen Âge relève moins du passé que de l’avenir : l’avenir de l’écriture, l’avenir du drame, l’avenir de l’art. Partant, il convient de donner à Claudel toute sa place au sein des études médiévalistes. Car ce Moyen Âge, pour exalter la religion chrétienne, favorise toujours l’innovatio. En ce sens, il parcourt de manière originale la ligne de crête qui distingue et unit médiévité et modernité.