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Peut-être parce qu’on s’est accoutumé à les voir incarnés à la scène par des comédiens plus âgés que leurs rôles, Rodrigue, Agnès et Hippolyte, héros de trois chefs-d’œuvre parmi les plus vivants et les plus puissants du théâtre français, se caractérisent par un trait commun qu’on a trop oublié : ce sont des adolescents. Soumis à des figures adultes dont ils subissent les injonctions contradictoires et les passions mal maîtrisées, ils sortent de l’enfance assujettie et prétendent à une reconnaissance comme sujets de plein droit, comme sujets adultes : cette transition, c’est ce que nous nommons adolescence. Mais au XVIIe siècle l’adolescence ne constitue pas une tranche de vie identifiée et autonome : on y entre et on en sort par phases décousues, par « tuilage ». L’œuvre dramatique aurait-elle donc pour tâche de combler ce vide, de dire cette béance, de revendiquer cette reconnaissance ? En relisant dans cette optique inédite ces trois pièces, on les redécouvre : toujours neuves et étonnamment méconnues.