Prix public : 90,00 €
« Non seulement je lis, mais j’aime Pascal. » L’hommage réitéré que Nietzsche adresse au penseur français n’a guère retenu l’attention des commentateurs. Il semble que cette affection ait gêné, dérouté même. Comment, en effet, l’« anti-chrétien », l’athée « de rigueur » et « d’instinct » aurait-il pu sincèrement aimer le pieux janséniste, qui portait le cilice, croyait aux miracles, et consacra les dernières années de sa vie à l’écriture d’une apologie du christianisme ? Cette admiration n’a pas été prise au sérieux, parce que tout invitait à y voir une fantaisie, une extravagance, une provocation même, chez ce penseur qui aime tant choquer. Nietzsche nous avertit cependant qu’il se joue bien davantage dans cet attachement, comme en 1885 lorsqu’il écrit : « Il ne s’est rien passé depuis Pascal : face à lui, les philosophes allemands n’entrent pas en ligne de compte. » Afin d’élucider ce qui pourrait bien apparaître comme une énigme, cette étude entreprend d’examiner la place et le rôle accordés à Pascal dans la pensée de Nietzsche.