Prix public : 90,00 €
Lors de sa publication en 1841, Mathilde. Mémoires d’une jeune femme, connut un succès foudroyant, un succès tel que le monde des salons parisiens vécut cette année-là au rythme de parution des numéros du journal La Presse, dans lequel le roman était publié en feuilleton, et des volumes mis ensuite en vente par l’éditeur Charles Gosselin. Après avoir minutieusement analysé la société aristocratique de son époque dans Arthur, Eugène Sue invitait ses lecteurs, et surtout ses lectrices, à une nouvelle expédition dans la jungle des salons parisiens. Mais cette fois, il n’y portait plus le regard masculin d’un de ses habitués mais celui, plus candide, d’une jeune tourangelle. Semaine après semaine, on tremblait devant les dangers menaçant Mathilde puis on se rassurait lors des apparitions de MM. de Mortagne et de Rochegune. Au fil des péripéties, se dessinait dans l’univers d’Eugène Sue la silhouette d’un nouveau type de héros. Les créatures diaboliques de ses premiers romans, nées de sa vision désespérée de l’âme humaine, laissaient place à des défenseurs des faibles, champions de la vertu contre le vice. M. de Mortagne et Abel de Rochegune, protégeant Mathilde contre les noirs desseins de Lugarto préfiguraient le Rodolphe de Gérolstein des Mystères de Paris qui ferait son apparition l’année suivante.