Prix public : 75,00 €
Des trois grands romans de mœurs d’Eugène Sue : Arthur, Mathilde et Fernand Duplessis, ce dernier est assurément le plus méconnu. Roman singulier dans lequel le personnage principal est un homme ordinaire, loin du héros rassurant et protecteur de Mathilde ou des Mystères de Paris. De caractère faible aux valeurs morales perverties par son éducation, Fernand suscite plus l’antipathie que l’admiration. Il agace surtout par son égoïsme qui le rend aveugle aux conséquences qu’entraînent ses décisions et horripile par ses refus d’en assumer la responsabilité. Il désespère enfin par son caractère velléitaire qui, dans ses moments de lucidité, ne lui permet pas d’amender sa conduite future. Le lecteur ne peut cependant pas le haïr tout-à-fait tant ses faiblesses le rendent humain, proche de lui peut-être. Révélatrices de sa personnalité, les femmes qu’il épouse constituent le véritable moteur de l’intrigue. Victimes ou bourreaux, elles incarnent les conséquences de son éducation et peut-être aussi de la leur. Chaque partie du roman traite, comme l’indique son sous-titre, d’une des trois catégories de mariages ainsi qu’elles étaient définies à l’époque : « Le mariage de convenance », « Le mariage d’argent », « Le mariage d’inclination ». Dans Fernand Duplessis, Eugène Sue ne se contente pas de dénoncer l’inégalité homme-femme et de critiquer l’institution du mariage telle que la définissait la loi mais il met en évidence les causes profondes qui, bien souvent, conduisaient à son échec. Eugène Sue’s Fernand Duplessis is assuredly the least-known of his novels of manners: a remarkable work about an ordinary man who suffers from his outdated education. Sue, himself a fervent feminist, uses it to denounce the inequality between men and women, and the institution of marriage as it is defined by the law.