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« La résilience par le sport, c’est la métamorphose du handicap auquel on ne se soumet pas, et qui nous conduit ainsi à la réparation narcissique. Au concept de "morale sportive", je préfère celui d’empathie, dans lequel je me représente le monde de l’autre. Même sans loi, quelque chose m’empêche. Dans le sport, c’est le règlement qui freine, et non le sujet lui-même. L’empathie est plus morale que le sport. J’aime le sport de “petit niveau” parce qu’il socialise, il moralise, il produit une relation humaine, et fait naître une épopée. » Par le prisme du sport, qu’il a pratiqué jeune adulte, Boris Cyrulnik nous entretient de la « condition humaine », avec la bienveillance qui le caractérise. Phénomène social majeur du xxe siècle, le sport constitue à ses yeux un magnifique terrain de reconstruction. Le concept de résilience, qu’il a fait connaître, trouve dans le sport une application exemplaire. Son approche anthropologique le conduit aussi à former l’hypothèse de la naissance des conventions de jeux dès l’avènement de la conscience de l’autre chez l’enfant, et du plaisir qui jaillira de se mesurer à lui. Ainsi, ce « protosport » de l’Homo ludens s’enracinerait dans l’être en devenir dès les premiers temps de l’humanité.