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Depuis Freud, l'infantile, d'abord adjectif qualifiant la névrose et la sexualité, a été hissé au rang de concept, caractérisant l'ensemble des déterminants les plus précoces du sujet, qu'on les date, plus logiquement que chronologiquement, de l'époque de l'infans qui ne parle pas ou de la première résolution œdipienne. C'est une provocation à la réflexion métapsychologique que de proposer, au même rang conceptuel, le juvénile, mais aussi justement une déclaration épistémologique essentielle. En effet, pendant très longtemps, l'adolescence a été regardée comme un simple moment d'accomplissement du projet fantasmatique infantile et d'adaptation du moi à une nouvelle réalité. Il a fallu les avancées de quelques-uns et en particulier en France de Philippe Gutton, de ceux qui lui sont associés autour de la revue Adolescences, et de l'ensemble des fondateurs du Bachelier pour que soit posée cette question : les enjeux identificatoires de l'adolescence, constitutifs de la subjectivité de l'adulte, ne sont-ils que répétition plus ou moins adaptée des déterminants infantiles, ou obéissent-ils à une logique particulière, tout aussi primaire ? Michèle Benhaïm est maître de conférences en psychopathologie clinique (Aix-Marseille) et psychanalyste. Jean-Jacques Rassial est psychanalyste, professeur de psychopathologie clinique (Aix-Marseille). Mise en vente le 5 janvier 2006