Prix public : 28,00 €
D'une ancienne IVG qui s'est bien passée mais dont il reste un petit quelque chose, à un accouchement « décevant », ou ressenti comme trop douloureux, en passant par une césarienne imprévue mal vécue, ou encore une échographie perçue comme intrusive, l'histoire des femmes peut être jalonnée de petits événements jamais élaborés qui, mis bout à bout, peuvent donner une coloration traumatique à tout ce qui concerne leur fécondité. L'interruption volontaire de grossesse, pratique de droit à la fois reconnue et banalisée, sujette à toutes les tentatives d'effacement, prend sa place dans ce contexte et en porte le poids. L'auteur montre comment, sous cette chape de plomb, nous retrouvons au cœur de la fécondité féminine et chez les femmes en demande d'IVG, les mêmes tentatives parfois désespérées de court-circuiter la perte (au sens large), et comment le symptôme grossesse/IVG peut être parfois résolu au cours d'entretiens, par la construction du sens. Brigitte Mytnik étudie les fantasmes inconscients relatifs au féminin maternel, qui, comme celui du meurtre, sont déjà présents au sein de techniques aussi simples et courantes que la césarienne, la péridurale ou l'échographie, ou bien encore les procréations médicalement assistées, les fécondations in vitro, les projets de clonage, etc. Ces fantasmes posent la question des matrices du vivant comme puissances autonomes à maîtriser, tout comme celle d'une confusion inconsciente du vivant et du mort. L'espace utérin a souvent cette fonction d'être le lieu d'une représentation impossible, de traces énigmatiques d'absences, de disparitions. Ce qui expose les femmes à être porteuses des histoires qui ne veulent pas se dire. Fondé sur l'interrogation d'une pratique clinique en périnatalité, cet ouvrage met en évidence les liens inconscients profonds entre la fécondité féminine et le traumatique. Il pointe la place et la fonction de l'IVG au cœur de chaque histoire singulière et dans le contexte plus global de la clinique de l'engendrement humain. Il présente avec sensibilité les enjeux dont est porteur le corps féminin mais aussi ses ressources pour soulager les douleurs impensables, et contribue ainsi au renouvellement de l'approche du féminin. Brigitte Mytnik est docteur en psychopathologie et psychanalyse ; psychologue clinicienne, elle s'intéresse aux questions des rapports entre l'originaire et le traumatique au cœur des cliniques dites de l'extrême. Elle a exercé en maternité et intervient actuellement auprès de personnes victimes de traumatismes de guerre et/ou dans des situations de précarité sociale absolue. Préface de François Richard Mise en vente le 8 février 2007