Prix public : 21,00 €
La psychanalyse doit son succès mais aussi son impopularité d'avoir confronté chacun à l'illusion non seulement de sa propre autonomie mais de toute forme d'autonomie dans l'appareil psychique. Elle a suscité des espoirs de « déliaison », de désaliénation. Certains pensent qu'elle paye aujourd'hui la dette des promesses qu'elle n'a pas tenues, qu'elle a ouvert un chantier trop ambitieux en prétendant soulager l'humanité des démons de la culpabilité et de sa timidité sexuelle. D'autres lui reprochent l'inverse, d'avoir fait la promotion d'une amoralité dangereuse pour l'ordre social et par là d'une libération perverse en autorisant chacun à disposer à loisir des exigences de ses pulsions au mépris de l'autre. On ne peut cependant lui contester d'avoir soutenu les discours sur les modalités du lien, qu'il soit duel ou collectif, passé ou présent, réel ou imaginaire... Cet ouvrage montre que c'est grâce aux liens qui la structurent que notre vie psychique trouve son expression possible et se constitue comme champ clinique. Les auteurs développent que la clinique elle-même se fonde selon le modèle hippocratique, sur un lien spécifiquement humain, à l'intersection des rapports au corps, à la parole et au regard. Ces dialogues enseignants consacrés, depuis trois ans, à la question du lien, ont amené les auteurs à explorer les cliniques classiques et actuelles et à déplacer la question des pathologies sur ce qui se joue de l'un à l'autre, dans les corps-à-corps du passage à l'acte, dans les silences du rapport totalitaire... et dans la fuite vers la virtualité des pseudo-liaisons multimédiatiques. Michel Patris, professeur de psychiatrie, psychanalyste, chef de service au CHRU de Strasbourg, président de la commission des enseignements de la FEDEPSY. Jean-Richard Freymann, psychanalyste, psychiatre, président de la FEDEPSY, directeur scientifique des éditions Arcanes. Mise en vente le 8 février 2007