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Si Lacan a su de manière magistrale lire dans l'inconscient freudien la grammaire signifiante qui y est à l'œuvre, il s'est attaché à chercher, tout au long de son travail, des voies d'accès logique, topologique, poétique à un mystère plus lointain qui a trait à la jouissance, et tout particulièrement à celle en jeu dans l'énigme du féminin sur laquelle Freud avait buté. En chemin, Lacan a rencontré des figures féminines devant lesquelles il se montre ému, épris, ravi. L'inaccessibilité de la dame de l'amour courtois, le silence de la blanche Ophélie, l'entre-deux-morts d'Antigone, le dire non de Sygne de Coûfontaines, les extases de Marie-Marguerite Alacoque, la folie d'amour d'Aimée, l'ont mené sur les rivages d'un continent qui s'approche plus facilement par l'art que par les outils de la pensée. Qu'elles soient issues de sa pratique clinique ou rencontrées dans la littérature, empruntées à la mythologie, au théâtre ou à la philosophie, ces femmes l'ont précédé et enseigné sur les voies de la jouissance et de l'amour. Lacan s'est mis à leur école. Dans un style clair et au plus près du texte du séminaire, Marie Pesenti-Irmann reprend une par une ces figures féminines en dévoilant ce qu'elles esquissent d'un ternaire inédit Jouissance/Amour/Femme en contrepoint du ternaire Désir/Phallus/Nom du père, longuement déplié par Lacan.