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La personne vulnérable a besoin d'être protégée, mais aussi d'être activée dans ses capacités pour aller vers le maintien voire la restauration de sa capacité d'agir. Comment ce mouvement pourrait-il avoir lieu si la société croit que la vieillesse EST vulnérable par nature ? L'identité d'une personne n'est pas plus réductible à son âge qu'à son handicap ou sa place dans la société. De fait, l'avancée en âge, pour ne pas dire la vieillesse, à force d'être rejetée et exclue souffrirait paradoxalement d'être surnommée. En effet, si nous ne parlons plus des vieillards ou des vieux au profit de termes plus neutres réputés moins stigmatisants, ceux-ci contribuent à créer des distinctions elles-mêmes génératrices de nouvelles ségrégations. À force de ne voir que les déficiences, et donc la vulnérabilité, des personnes âgées, ne sommes-nous pas enclins à surjouer la vulnérabilité et la fragilité et ainsi à déclencher des mécanismes de surprotection, entraînant la médicalisation et par voie de conséquence la stigmatisation puis l'exclusion ? La vulnérabilité, tout comme la fragilité, doit être mise en question pour mieux comprendre les postures d'accompagnement et permettre de les ajuster pour la prendre en compte, sans la cristalliser ou la potentialiser.