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L’ouvrage se centre sur la complexité du processus d’institutionnalisation des Régies de quartier en décrivant les affrontements récurrents entre pratiques instituantes et réalités instituées, ce qui amène à distinguer trois périodes. 1. La genèse des régies : elle s’est opérée autour de trois logiques. Les analyses empiriques menées dans un grand nombre d’associations ont mis en évidence qu’une association ne peut s’inscrire dans la durée que si elle rassemble les membres autour de logiques d’action qui lui confèrent une assise pragmatique grâce à la mise en cohérence de conceptions partagées et de dispositifs adoptés dans les pratiques. De telles logiques peuvent à ce titre être qualifiées de logiques instituantes et la création du Comité national a constitué un moyen de consolider un compromis entre celles-ci. 2. Dans les années 2000, la professionnalisation du réseau s’accentue au moment où la sociologie des quartiers populaires connait des modifications de grande ampleur. Ces dernières se conjuguent avec des changements dans le cadre institutionnel qui pèsent sur la trajectoire des régies. La montée de l’insertion par l’économique induit un recentrage sur ce champ d’activités face auquel sont réaffirmées certaines facettes du projet fondateur. 3. Depuis 2010, les contingences externes mais aussi les exigences portées par les auteurs du réseau amènent à ce que l’insertion engendre un rapprochement avec l’action sociale, au sens d’une aide apportée à des bénéficiaires. Les risques de banalisation qui en résultent ne doivent pas être éludés, ils sont plutôt à expliciter pour être affrontés. Dans cette perspective sont énoncées un certain nombre de préoccupations visant à actualiser les composantes du projet. Ces deux tendances contradictoires sont exposées afin qu’elles puissent faire l’objet d’une réflexivité collective. Aujourd’hui comme hier, le projet des régies appartient à celles et ceux qui le mettent en œuvre autant qu’ils l’interrogent.