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La question du consentement s’invite dans notre quotidien, de nos relations amoureuses aux systèmes numériques qui nous demandent quotidiennement notre accord, jusqu’aux candidats qui quêtent nos suffrages. Pourtant, si le mot est courant, la chose est tout sauf simple. L’actualité nous rappelle que le consentement n’est pas simplement psychologique mais aussi social et politique : un peuple consent-il à la guerre ? À quoi consent-on quand nous disons consentir ? Le droit parle d’un consentement libre et éclairé, mais les conditions d’un tel consentement sont-elles souvent réunies ? Dans sa nouvelle Bartleby, Melville met en scène un employé qui, à chaque demande de son employeur, déclare calmement « j’aimerais mieux pas » - (I would prefer not to). Cette résistance passive, non violente, mais qui ne consent jamais, pose le problème de la forme que peut prendre le non-consentement et de ses conditions de possibilité. Qu’est-ce que consentir ? Et à quoi consent-on ? Les dictionnaires nous indiquent que le consentement désigne tout à la fois l’action de donner son accord et le résultat de cet accord. Quelles sont les limites du consentement ? Entre accord, acceptation, autorisation, acquiescement, approbation, quelles sont les spécificités du consentement ? Ce numéro s’intéresse à une approche multidisciplinaire de ces problématiques du consentement. Le phénomène, s’il est psychosocial c’est-à-dire à l’articulation de la vie psychique de l’individu et de son inscription sociale, s’enracine également dans des institutions, des dispositifs, des représentations collectives, des changements de régime de vérité et de sensibilité. À ce titre, il touche de nombreuses autres disciplines : l’histoire, la sociologie, la psychanalyse, la médecine, les études de genre, mais aussi le droit, la gestion ou la philosophie. Et c’est souvent à l’articulation de ces disciplines que se posent les problèmes cruciaux évoqués ici.