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Alors que les États nationaux sont confrontés à la diversité culturelle croissante et peinent avec les politiques d'inclusion-exclusion de l'« autre », la recherche des pratiques permettant de vivre ensemble s'impose. Cet essai propose une façon de comprendre les processus intégrateurs dans les sociétés divisées, basée sur l'observation des développements politiques en Europe centrale et orientale depuis 1989. Les changements fréquents de frontières au cours de l'histoire et les déplacements forcés de populations expliquent le « patchwork » ethnique dans la région et les hostilités profondes entre communautés et pays qui se méfient de leurs voisins, se perçoivent comme des victimes et sont perçus comme des bourreaux. De fait, les politiques de (re)construction de l'identité nationale des majorités s'expriment souvent en opposition aux groupes minoritaires. les tensions qui en découlent se manifestent tant au niveau des institutions, des politiques historiques et linguistiques des États qu'à des niveaux interétatique et local, avec des situations, parfois cocasses et curieuses, de tiraillements entre communautés culturelles pour des noms topographiques et des symboles. l'absence de conflits violents dans ce contexte amène l'auteure à explorer la formation de la « colle » qui tient ensemble les groupes culturels autrement divisés: rapprochement des mémoires collectives, l'élaboration des lois linguistiques et éducationnelles, les formes de représentation politique et le rôle des acteurs externes, dont l'Union européenne. L'exploration des relations ethniques dans la région incite à réfléchir sur la diversité culturelle, ici et ailleurs, et sur l'importance des processus politiques d'essais et d'erreurs pour son intégration.