Prix public : 24,00 €
Comment les catégories et concepts critiques issus des poétiques et théories littéraires contemporaines, à propos du récit et de la description, s'appliquent-ils à un corpus ancien, fondé sur des théories et pratiques originales et sur une culture visuelle, politique ou artistique spécifiques? Comment l'analyse d'œuvres antiques questionne-t-elle, en retour, ces réflexions modernes? Comment, dans un texte ancien, grec ou latin, la relation s'organise-t-elle entre énoncé narratif, à dominante temporelle / linéaire, et énoncé descriptif, à dominante spatiale / tabulaire? Comment ces énoncés se relient-ils au cadre général d'une œuvre poétique, historique, sophistique? À un troisième type d'énoncé, interprétatif, argumentatif, spectaculaire? Comment le genre du texte étudié détermine-t-il le rôle qu'y joue la dialectique du récit et de la description? Par exemple pour l'épopée, la tragédie, l'histoire, la poésie élégiaque, lyrique, le roman, le discours oratoire, sophistique, épistolaire, et dans tous les genres hybrides anciens? Voilà des questions qu'ont discutées les participant(e)s au colloque La trame et le tableau: poétiques et rhétoriques de la narration et de la description dans l'Antiquité grecque et romaine, organisé par les universités de Tours et de Poitiers, du 21 au 23 octobre 2010. Les contributions à ce volume portent sur des études de cas concrets, tout en s'affrontant à des interrogations d'ordre théorique, esthétique, culturel ou terminologique. Et certaines idées fortes structurent l'ensemble: l'ecphrasis comme description vive d'actions et production de récit et de commentaire; la dialectique entre verbal (souvent oral) et visuel, ainsi qu'entre le texte comme œuvre et les produits d'autres arts, surtout la peinture et la musique; et, enfin, la tension du narratif et du descriptif, en tant que modalités pragmatiques complémentaires, voire mêlées et gradables, plutôt que comme types opposés d'énoncés.