Prix public : 20,00 €
Les années 1980 forment une décennie de bouleversements multiples qui secouent l'histoire de l'art et ses récits établis: la crise des avant-gardes, le retour de la peinture figurative, l'avènement polémique du postmoderne, l'explosion du marché de l'art et l'affirmation de scènes artistiques nationales sont quelques-unes de ces données qui modifient considérablement le paysage artistique et théorique du monde occidental. Dans ce contexte de rupture, l'histoire de l'art du XXe siècle devient l'objet de multiples réévaluations, de bilans critiques. Et le modernisme de Clement Greenberg, qui voyait dans l'art abstrait la quintessence de la modernité et son but ultime, devient la cible privilégiée des acteurs du monde de l'art. L'écriture de l'histoire de l'art abstrait est dès lors profondément remaniée; sa place privilégiée au sein des récits de la modernité est remise en cause. Envisageant des sources aussi variées que les manuels d'histoire de l'art, les revues art press et October, les catalogues des ambitieuses expositions de la décennie portant sur différents chapitres de l'histoire de l'art abstrait, cet essai entend dresser un panorama précis des enjeux que cristallise le récit de l'art abstrait à l'ère de la post-avant-garde. Décrypter les prises de position des uns et des autres, dans un contexte économique et politique particulier, doit permettre de comprendre que la crise de l'art abstrait si souvent annoncée a souvent été une crise du discours plus que des pratiques elles-mêmes.