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Les liaisons parfois dangereuses que les activités humaines entretiennent avec l'environnement marquent fortement l'expansion de l'industrie depuis le XVIIIe siècle. Dans cet ouvrage, historiens, sociologues, politistes et anthropologues croisent différentes propositions de lecture des conflits provoqués hier et aujourd'hui par les impacts environnementaux de la production passée en France et en Belgique francophone. Partant plus particulièrement des débordements industriels et de leurs contestations, les auteurs préconisent d'élargir l'histoire de la régulation des risques, nuisances et pollutions industrielles à celle, résolument plus transversale, de la conflictualité environnementale. Dans cette optique, chaque texte approfondi l'analyse d'un ou de plusieurs des modes d'existence de ces débordements industriels dans la cité, en abordant ou combinant quelques-uns des questionnements spécifiques au domaine de la conflictualité environnementale: nature des enjeux et jeux d'acteurs; statuts et fonctions des territoires; dispositifs à l'origine des débordements et de leur contestation; processus d'émergence du conflit et de sa résolution; négociations à l'œuvre; modalités d'expertise et de qualification; répertoires d'actions et grammaires de la protestation; temporalités et temps du conflit; asymétries des rapports et structures de domination locale; etc. Les perspectives dressées par ces études ne forment toutefois pas le livre noir de l'industrie. Partant de cas concrets, en s'appuyant sur des travaux de terrain et l'exploitation minutieuse des archives, la proposition invite au contraire à dépasser la seule vision antagoniste du conflit impliquant une opposition entre des catégories d'acteurs et des frontières stables et suggère de dénouer les intrications complexes entre logiques de production et contraintes environnementales, l'une et l'autre s'avérant finalement toujours l'objet de négociations permanentes entre intérêts contradictoires.