Prix public : 20,00 €
Faisant suite au volume Le Genre de travers: littérature et transgénéricité (La Licorne, n° 82, 2008), le présent ouvrage prolonge une réflexion collective consacrée aux enjeux théoriques de la généricité. L'angle d'approche privilégie la qualification conçue comme un ensemble de procédures d'évaluation, relevant soit d'une appréciation individuelle, soit d'un mécanisme plus largement institutionnel, par quoi l'œuvre littéraire est à la fois située dans sa spécificité et rendue à ses conditions actuelles d'intelligibilité. Le propos vise moins, dans un premier temps, à interroger les œuvres littéraires approchées isolément (et à mesurer par là leur degré de conformité à tel ou tel seuil de généricité) qu'à procéder à une critique de la critique, prenant pour objets prioritaires les discours et les savoirs, les doctrines et les théories. C'est pourquoi la perspective d'ensemble de cette réflexion s'ancre dans le champ de la réception et s'attache à cerner les modes de constitution relatifs – relatifs parce que par nature historiques – par lequel un discours sur les genres ouvre la voie à une théorie de la généricité, autre versant d'une théorie de la littérature. Dans Les Fleurs de Tarbes, Jean Paulhan, se livrant à une archéologie critique de la modernité, écrivait: « Je ne sache pas de danger plus insidieux ni de malédiction plus mesquine que ceux d'un temps où maîtrise et perfection désignent à peu près l'artifice et la convention vaine, où beauté, virtuosité et jusqu'à littérature, signifient avant tout ce qu'il ne faut pas faire. » si puissant que soit le démon de l'original, il n'échappe pas à la généricité. s'il témoigne d'abord de la pluralité des discours critiques, le terme de « qualificatifs » révèle aussi ces déplacements, ces déports, ces détours qui fondent la « relation générique » à l'œuvre.