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Le sens commun a toujours été étroitement impliqué dans la politique démocratique du monde atlantique. En 1776, le pamphlet fondateur de Thomas Paine, qui porte ce titre, fut à l'origine de la révolution américaine. En 1790, la même idée contribua au lancement de la Contre-révolution en France. Aujourd'hui, enfin, le sens commun – la sagesse des gens ordinaires, le savoir dont l'évidence dispense même d'en parler – reste un idéal politique puissant. Il n'est cependant pas évident de dire d'où vient notre foi dans le sens commun, et comment sa logique populiste a façonné la démocratie moderne. Le Sens commun, histoire d'une idée politique, est le premier ouvrage qui explore ce phénomène politique essentiel de la modernité. L'histoire commence au lendemain de la Glorieuse Révolution, en Angleterre, quand le sens commun devint pour la première fois un idéal politique pour lequel il valait la peine de se battre. L'ouvrage éclairant de Sophia Rosenfeld parcourt deux continents et plusieurs siècles pour nous parler des individus exceptionnels qui se sont approprié cette vieille idée, apparemment universelle, du sens commun et pour révéler les usages stratégiques dont il fut l'objet. Paine s'est peut-être vanté que le sens commun était toujours du côté du peuple et opposé à l'autorité des rois, mais Rosenfeld démontre ici qu'il a souvent été utilisé pour encourager autant la souveraineté populaire que la démagogie et l'exclusivité. Elle nous offre ici un récit inédit des Lumières transatlantiques et de l'« Age des Révolutions » et nous propose une lecture neuve de ce que le 18e siècle a légué au ferment politique de notre époque. Bien loin d'aller de soi, l'histoire du sens commun s'avère pleine de paradoxes et de surprises.