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Le désenclavement planétaire (ce que le point de vue européocentriste appelait « les grandes Découvertes »), réalisé au XVIe siècle par une poignée de pionniers, à la fois marins et soldats, explorateurs et négociants, est bien vite entré dans une phase d'exploitation croissante et de plus en plus systématique par un capitalisme marchand. Ce fut là, déjà, une étape décisive d'un procès de mondialisation qui s'inscrit en fait dans une très longue durée. Depuis la publication de sa thèse en 1989, La compagnie française des Indes au XVIIIe siècle (1719-1795), Philippe Haudrère a été reconnu internationalement comme le grand spécialiste des trafics transocéaniques et des compagnies européennes des Indes aux XVIIe-XVIIIe siècles. Il est l'auteur aussi de la première synthèse scientifique sur Les compagnies européennes des Indes orientales. C'est surtout aux activités transocéaniques des Français que revient le présent volume: activités maritimes, marchandes ou coloniales, de navires de la Compagnie des Indes ou d'armateurs privés. Il réunit vingt-neuf articles qui sont autant d'études originales résultant de recherches toujours renouvelées dans les sources. Avec l'octroi de privilèges, les trafics vers l'Océan indien étaient organisés dans le cadre d'une économie mixte, réalisant un compromis entre l'Etat et les initiatives privées. La première partie est consacrée à l'organisation des compagnies, leur administration, leurs directeurs, leurs ressources financières et les relations avec l'Etat. L'ouvrage étudie ensuite la route des Indes: les itinéraires, les flottes, les hommes, les naufrages. Il décrit la présence et l'activité des Européens aux Indes orientales. Dans le cas de la France, il pose le problème auquel a eu à faire face la monarchie, celui de la politique à mener pour soutenir une activité marchande croissante, et de ses moyens. C'est donc un triptyque sur les trafics dans l'Océan indien qui, avec cet ouvrage, est réalisé par l'auteur.