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Le travail est souvent considéré comme un élément secondaire des processus de reproduction sociale en milieu rural car le poids de la rente et l'abondance de sources sur la propriété ont généralement conduit les historiens à privilégier l'étude de la terre et de sa transmission. Le travail a donc souvent été assimilé à un moyen de perpétuer l'exploitation et de soutenir l'équilibre économique du groupe familial. L'activité professionnelle des uns et des autres a été alors souvent perçue comme découlant simplement de la position de chacun dans le processus de succession, les cadets travaillant au service de l'aîné héritier de la maison par exemple. Pourtant, le travail et ses corollaires, l'instruction et la formation, peuvent aussi être une ressource à part entière des individus pour assurer leur propre reproduction sociale, une voie par laquelle ils peuvent sortir d'un chemin a priori tout tracé, et pas seulement une variable d'ajustement au service du groupe domestique. C'est à cette tension, propre à l'exploitation agricole, entre les exigences du groupe familial et les aspirations des individus qui le composent, et aux mobilités et aux ouvertures sociales que le travail peut fournir aux paysans que ce livre s'intéresse. Pour cela, les auteurs, historiens, économistes et sociologues, à travers une série d'études de cas français, italiens et espagnols, multiplient les points de vue et les méthodes tout au long d'un large spectre temporel qui va des débuts de l'époque moderne à aujourd'hui.