Prix public : 23,00 €
La parole, est, par définition, actualisation de la langue par la singularité énonciative. Mais de nombreuses études montrent combien l'expression singulière est en réalité constituée de séquences préétablies, aussi bien dans la reproduction de patrons syntaxiques, ou de formules courantes, que dans les discours plus élaborés, où la phraséologie s'impose beaucoup plus fortement qu'on ne le pense a priori. De plus, les saillances singulières sont souvent à interpréter avec méfiance: une mise en perspective synchronique et/ou diachronique oblige dans bien des cas à relativiser la singularité de ces faits ponctuels ainsi isolés. Le singulier vient alors s'inscrire dans une série langagière d'abord insoupçonnée, et cette inscription autant que le fait en lui-même permettent de lui donner une valeur stylistique, valeur elle-même variable précisément en fonction des contextes que la mise en série permettra d'établir. Il s'agira donc de réfléchir à la fois à la constitution locale et globale de tout fait/effet discursif: fait singulier, fait générique, en passant par le fait de langue daté, le fait de langue d'un groupe restreint, etc., comment les faits de langue deviennent-ils des effets de style et à quel niveau? Ce second colloque de l'Association Internationale de Stylistique s'est efforcé de maintenir dans son champ d'investigation non seulement le fait, en tant que résultat textuel, mais encore le fait en tant que processus de production et d'interprétation. Il s'attaque à des questions aussi centrales que: - Pourquoi et comment peut-on délimiter des faits au sens d'éléments repérables, isolables et descriptibles en soi? - Pourquoi et comment un « fait » ou un faisceau de faits a-t-il une valeur assignable? - Peut-on élaborer une périodisation littéraire à partir de l'histoire des valeurs des « faits »? - Comment lier un fait de langue et un effet de style? - Comment enseigner les faits de langue, les effets de style?