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<p>"Quelle rose n'a pas ses épines ?" C'est en ces termes ambivalents qu'Adrien Coriveaud, auteur d'un manuel d'amour conjugal à la fin du XIX<sup>e</sup> siècle, tente de rassurer sa lectrice sur la défloration, présentée comme un "apprentissage douloureux" de la sexualité. La France du XIX<sup>e</sup> siècle foisonne de discours multiples - médicaux, religieux, moralistes, littéraires ou pornographiques - qui prennent pour objet la défloration féminine.</p><p>Ces discours, qu'ils évoquent la défloration pour ses conséquences physiques sur la femme, pour ses enjeux moraux ou parce qu'elle constitue un fantasme masculin, en façonnent des représentations qui forment un véritable écheveau de normes pesant sur les sexualités et les corps.</p><p>Erigée par ces discours en un événement crucial de la vie féminine, et donc de la vie du couple, la défloration est amenée à jouer un rôle fondamental dans la construction de la féminité comme de la masculinité. Faire l'histoire de ces représentations, c'est donc contribuer à l'histoire du corps, de la sexualité et du genre. Mais l'histoire de la défloration, c'est aussi celle d'une expérience vécue par des femmes et des hommes : les écrits du for privé et les archives judiciaires entrouvrent la porte de l'alcôve conjugale et permettent à l'historien d'accéder aux pratiques sexuelles du XIX<sup>e</sup> siècle français, pour écrire une histoire du couple et de l'intime.</p>