Prix public : 28,00 €
<p>Annoncée en France en 1998 sous impulsion européenne, la lutte contre les discriminations raciales n'a jamais été véritablement portée par un gouvernement. L'ouvrage analyse, à différentes échelles d'intervention, les processus multiples de refoulement de la discrimination ethno-raciale : la dilution et l'euphémisation du problème pour en extraire sa dimension ethno-raciale, l'éviction du débat politique par des instruments consensuels, enfin la délégation de l'action à des experts et aux territoires.</p><p>S'appuyant sur un matériau empirique dense, l'auteure examine, dans un second temps la fabrique, de la lutte contre les discriminations ethno-raciales dans une ville. Dans ce contexte de fortes dénégations, l'action publique locale se trouve limitée et incertaine. L'analyse des usages du droit de la non-discrimination montre que la loi, fortement concurrencée, fonctionne davantage comme une contrainte à gérer que comme un idéal à atteindre. L'action tente aussi de s'allier les minoritaires, mais contrairement aux discours sur l'abus de l'argument victimaire, ceux-ci sont peu enclins à protester publiquement contre les épreuves qu'ils vivent. Alors que les enquêtes ne cessent de confirmer la réalité de ces discriminations, ce livre, issu d'une thèse, offre des clés de lecture pour la recherche et pour l'action.</p>