Prix public : 28,00 €
<p>Les dernières décennies ont vu se multiplier les situations conflictuelles liées aux interventions publiques visant à requalifier les espaces, à leur prescrire une vocation ou à encadrer leurs usages. Si les conflits autour des grands projets d'aménagement ont été assez largement analysés, les mobilisations locales ont beaucoup moins attiré l'attention des chercheurs, laissant ainsi le champ libre à des interprétations générales, souvent réductrices, voire dépréciatives. Essayer d'en restituer la richesse, et de mieux saisir leurs significations, leurs modes d'ancrage et leurs dynamiques est l'objectif de cet ouvrage.</p><p>Les contributions qu'il rassemble reposent sur des enquêtes de type ethnographique, à la croisée de plusieurs champs académiques (science politique, sociologie, anthropologie, géographie), mais guidées par une préoccupation commune : considérer les mondes familiers comme des espaces de critique sociale et de revendication politique. Une hypothèse centrale parcourt l'ouvrage : ce qu'expriment les mobilisations étudiées est moins une "crise de l'intérêt général", entendue dans le sens d'un repli vers le cadre de vie, que l'inverse, c'est-à-dire la revendication de prendre part à l'action publique à partir d'une attention au proche. Elles témoignent des transformations des espaces du politique, dont elles sont une expression renouvelée plutôt que le symptôme d'une crise profonde.</p><p>Cet ouvrage est co-dirigé par Stéphanie Dechézelles, maîtresse de conférences en science politique à Sciences Po Aix, chercheuse au CHERPA et associée au LAMES, et Maurice Olive, maître de conférences en science politique à l'université d'Aix-Marseille et chercheur au CHERPA. D'autres publications collectives sont issues de leur collaboration, en lien avec la thématique de cet ouvrage : Politix, Mouvements d'occupation, vol. 30, n°117, 2017 ; Norois, Conflits de lieux, lieux de conflits, n°238-239, 2016/1-2.</p>