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<p>Le double désastre, militaire et politique, du printemps 1940 a jeté l'opprobre sur les chefs militaires français de la III<sup>e</sup> République finissante.</p><p>Taxés d'incurie, ils auraient été incapables de comprendre les ambitions, la stratégie et la tactique allemandes. Pourtant, comme le démontre cette étude, les chefs militaires et les états-majors généraux qui les entouraient étudièrent avec attention l'évolution de la situation internationale au cours des années 1930. Nouant des liens nombreux et étroits avec le ministère des Affaires étrangères, ils poussèrent la coopération interministérielle diplomatico-militaire à un degré jusqu'alors jamais atteint.</p><p>À partir de 1935, conscients du défi radical que constituait l'Allemagne nazie pour l'ordre européen, ils intervinrent à de nombreuses reprises pour orienter la décision de politique étrangère dans un sens favorable à la sécurité française.</p><p>L'absence d'une véritable doctrine des relations internationales au sein du haut commandement, les désaccords stratégiques entre l'Armée, la Marine et l'Armée de l'Air et la prégnance des représentations culturelles et issues de l'expérience de 1914-1918 nuisirent cependant à la justesse de leurs évaluations et à l'efficacité de leurs interventions auprès des diplomates et des décideurs politiques.</p>