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<p>Que devient l'urbanité face à la guerre ? La ville n'a jamais été tenue à l'écart des conflits : assiégée, pillée, incendiée, elle a souvent subi les attaques des belligérants au cours des siècles. Les conflits modernes brouillent cependant un peu plus la fragile frontière entre arrière et front.</p><p>Or qu'arrive-t-il à la ville moderne, en tant qu'<em>urbi</em>, espace de sociabilité urbaine, mais aussi en tant que <em>polis</em>, espace politique, quand la guerre surgit en son sein ? Au prisme de leurs représentations littéraires et historiques, les villes en guerre constituent des décors singuliers, propices à l'exacerbation des sentiments, à l'exaltation des valeurs, à l'intensité des aventures. Quelles sont les modalités narratives de leur surgissement ? Quelle écriture de l'histoire se déploie dans leur évocation ? Quel rapport entre fiction et non-fiction s'y noue-t-il ?</p><p>Témoin d'une explosion de la croissance urbaine mais aussi de l'avènement de techniques militaires dont le potentiel destructeur ne cesse de croître, le XIX<sup>e</sup> siècle rend ces interrogations particulièrement vives. En s'intéressant aux regards que les écrivains, les stratèges et les historiens ont porté sur ces villes taisant directement l'expérience de la guerre - coloniale, nationale ou civile -, les contributions de spécialistes allemands et français montrent que la ville prise dans des conflits aussi réels que symboliques interroge et redéfinit les visages de la modernité.</p>