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<p>Incorporé au 76e RI de Coulommiers à l’âge de 19 ans en octobre 1913 comme conscrit, Maurice Gastellier, jeune paysan des campagnes de Brie, est happé par la guerre à compter d’août 1914. Passé en1916 au 19eRI de Brest, il n’est démobilisé qu’en avril1919 après avoir passé cinq ans et six mois de sa jeunesse sous les drapeaux et traversé toute la Grande Guerre comme simple fantassin de deuxième classe.
Blessé à quatre reprises, gazé, il a été de tous les combats: la bataille des frontières en août1914, l’Argonne et Vauquois en 1915, la guerre des mines à Berry-au-Bac et Verdun en 1916, le Chemin des Dames en 1917 avant de participer à la répression de la mutinerie des soldats russes au camp de la Courtine, dans la Creuse. Ce sont ensuite à nouveau les combats sur le Chemin des Dames fin 1917 et début 1918, la Somme, le secteur de l’Hartmannswillerkopf, le front de Champagne, enfin le passage de la Meuse, le 10 novembre 1918.
Sa correspondance de quelque 600 lettres –une tous les deux jours et demi permet de suivre la vie de ce fantassin au jour le jour. Pour celui qui fut l’un de ces combattants les plus exposés de la Grande Guerre, l’écriture apparaît comme une nécessité: un lien avec ceux qui sont restés au pays, à Coulommiers et dans les environs, un moyen aussi de dire ses souffrances, les conditions de vie et de survie des simples combattants, en première ligne.
Le paysan-soldat, qui a laissé au pays sa mère, seule à la ferme avec son frère cadet et un ouvrier agricole, écrit dans un français oral teinté de patois briard. Il témoigne avec simplicité de son expérience de la guerre, de la boue des tranchées, à ses séjours à l’hôpital ou dans les dépôts de l’arrière, tout en se préoccupant, au fil des saisons, des travaux des champs et de la gestion de la ferme familiale, offrant un bel exemple d’une écriture populaire de la Grande Guerre dans la durée.</p><p>
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