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De 1821 à 1848, la Haute-Californie fut un territoire du Mexique nouvellement indépendant avant d’être annexée par les États-Unis à la suite d’une guerre entre les deux pays. La période est certes brève, et souvent considérée comme un échec ou un simple prélude au «rêve californien» étatsunien. Elle tombe dans un angle mort des deux histoires nationales. Mais ce qui se passe en Haute-Californie permet de penser plus avant ce moment clé de réinvention des imaginaires et des pratiques politiques suite aux révolutions et indépendances du tournant du XVIIIe et du XIXe siècles: issu d’une colonisation récente (1769), ce territoire croise en effet des logiques impériales, coloniales, fédérales et nationales, dans un contexte de rivalités sur le continent nord-américain comme dans le Pacifique. On y lit un processus de politisation spécifique dans cette situation coloniale fait d’adaptation et d’invention et pas seulement de réception des idées et pratiques nouvelles.<br />Ce livre s’appuie sur des sources en espagnol et dans une moindre mesure en anglais, localisées dans des fonds en Californie et à Mexico. Il s’inscrit au croisement de l’historiographie mexicaine et étatsunienne, en particulier celle des <em>Borderlands </em>(zone frontière États-Unis Mexique et ses populations amérindiennes, hispanophones, francophones et anglophones) et de l’histoire sociale du politique.