Prix public : 22,00 €
<div>Il y a les guerres de tranchées, les guerres de mouvement, les guerres de cent ans, les guerres symétriques et asymétriques, mais il y a aussi les guerres de mots, les guerres d’idées, et notamment les guerres d’idées reçues qui circulent de nation à nation. Chacune essaie de disqualifier l’autre en s’appuyant sur des clichés, des stéréotypes éprouvés et souvent séculaires : l’autre est laid, l’autre est immoral, l’autre ne sait pas parler, l’autre est maladroit, puant, goinfre, vicieux, parjure, etc.</div><div>Le présent essai est une tentative d’identifier ces stéréotypes racistes et xénophobes qui, au sein des principales nations européennes et au cours de l’Histoire, sont adressés par la France à ses voisins et par ses voisins à la France. Il en dresse la liste. Il tente de voir s’ils ont quelque logique systémique, et de comprendre par quels canaux (pamphlets, histoires drôles, petite presse, poèmes, chansons, grande littérature) ils se diffusent dans les opinions nationales avec souvent une remarquable longévité. « Boches », « rosbifs », « mangeurs de grenouilles », « mal de Naples », « perfide Albion », « grippe espagnole », « cosaques », vandales » et autres « macaronis » forment ainsi – au sein d’un vaste discours injurieux qui double le discours policé des diplomates – une sorte de rhétorique de dénominations haineuses, de grande mythologie et de panthéon européen qui méritait une cartographie et une anthologie.</div>