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Confrontés à des comportements d’élèves qu’ils jugent inappropriés, les enseignants de l’école primaire mettent en oeuvre des dispositifs de régulation de ces désordres. Au-delà du seul rétablissement de l’ordre, ces dispositifs sont porteurs d’enjeux éducatifs : les enseignants tentent de faire participer les élèves à la résolution des problèmes, d’engendrer chez eux une posture réflexive, voire d’enseigner des compétences sociales. Certains de ces dispositifs sont connus et font l’objet d’une valorisation sociale, comme par exemple le conseil d’élèves. D’autres existent de manière plus clandestine : alors que les enseignants éprouvent une forme d’efficacité dans leur mise en oeuvre, ils préfèrent en taire la réalité du fait de l’illégitimité présumée de leur intérêt éducatif. Sans a priori sur leur valeur pédagogique, cette étude se centre sur l’appropriation de ces dispositifs par des enseignants en analysant leur activité effective en classe. Il s’agit de savoir ce qui, chez ces acteurs, fait tantôt ressource ou contrainte dans des situations de travail ordinaire. C’est à partir de ces constats qu’une expérimentation est coconçue entre enseignants et chercheurs : la régulation des désordres y est envisagée à partir d’une démarche d’enquête avec les élèves. Les désordres vécus y apparaissent comme des opportunités d’apprentissages.