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Si le XIXe siècle a été l’âge d’or du roman historique autour de la figure tutélaire de Walter Scott, on constate que ce genre extrêmement prolifique continue de toucher un large public et rencontre un succès grandissant. Répondant à une curiosité pour les époques passées ainsi qu’à un désir de dépaysement et de distraction, il doit satisfaire à des exigences parfois contradictoires : érudit ou populaire, novateur ou stéréotypé, divertissant ou didactique. C’est pourquoi le roman historique est ici abordé sous l’angle de la frontière, de la ligne de passage entre bornes et confins, de la traversée des discours, des genres, parfois jusqu’à l’effacement.
Le roman historique apparaît alors comme un genre frontalier, un genre du mélange et du métissage, un genre de l’ambivalence qui peine à se définir avec certitude. Trois axes principaux sont ainsi propres à en explorer la polymorphie : celui de la frontière poreuse entre histoire et fiction ; celui des marges ; celui enfin de l’espace mouvant d’oppositions et de conflits potentiels en lequel il consiste.