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La télégraphie électrique est devenue le symbole de la première mondialisation contemporaine, marquant la compression de l'espace-temps et l'accélération de la circulation des nouvelles à l'échelle planétaire au cours de la seconde moitié du 19e siècle. Les réseaux et trafics postaux n'ont pas disparu pour autant. Au contraire, tout indique que la quantité de messages et la variété des formats, au-delà des seules lettres, acheminés internationalement par les postes sont demeurées très largement supérieures en comparaison de ce qui circulait sur les câbles télégraphiques, puis téléphoniques. Aujourd'hui encore, les postes représentent ensemble le plus vaste réseau de distribution physique du monde, avec 650 000 bureaux et plus de 5 millions d'employés. Pourtant, on sait très peu sur l'organisation, le contenu et l'évolution des trafics postaux à l'époque contemporaine. Le dossier « Trafics postaux », centré sur la genèse et le travail de l'Union postale universelle, fondée en 1874 et agence spécialisée des Nations Unies depuis 1947, commence à combler ce manque historiographique. Il permet de postaliser la mondialisation, c'est-à-dire de comprendre le rôle des réseaux postaux dans l'intensification des échanges et la structuration de relations, souvent inégales, entre les individus et les sociétés à travers les frontières. Réciproquement, il transnationalise les postes, qui, organisation décisive dans la fabrique des Etats modernes et porteuses des identités nationales à travers notamment les émissions de timbres, ont été trop longtemps confinées dans une approche centrée sur la nation. Le dossier éclaire les enjeux politiques, économiques et sociaux liés aux coopérations internationales et aux circulations postales transnationales, en ne négligeant ni les situations de concurrence entre opérateurs ni les trafics illicites qui passent par ces canaux.