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La plupart des autistes témoignent de l’appui fondamental qu’a été pour eux un objet hautement technologique (la télévision, l’ordinateur, le smartphone, les jeux vidéo) dans l’élaboration de la construction de leur dynamique psychique. Ces objets peuvent-ils suppléer à ce qui est en défaut ? Quelle construction du corps devient possible ? Quels processus créatifs sont à l’oeuvre pour les sujets autistes ? Quelles en sont les incidences cliniques et éthiques ?
L’ouvrage interroge les usages de la langue numérique et le traitement des objets pulsionnels via les objets numériques. Il explore ce qui fait leur attrait pour le sujet autiste et les conditions qui permettent d'en faire, pour lui, un assistant sur mesure. À partir d’une clinique du cas par cas, il analyse les usages singuliers des objets numériques par les sujets autistes en tant qu’ils révèlent leurs capacités autothérapeutiques, et qu’ils les ouvrent, non seulement à la connaissance et à la créativité, mais aussi à la parole. Si le discours capitaliste « autistise » le monde en visant à le débarrasser de la parole par le numérique qui réduit le langage aux seuls usages de la communication, des apprentissages et de l’information, les autistes, au départ sans parole, font le parcours inverse : ils passent par le numérique pour reconquérir la parole. Comment ce trajet est-il possible ? Comment est-il pensable ?
Ce questionnement montre combien l’autisme est un défi majeur pour la psychopathologie, la psychanalyse et l’ensemble des problèmes cliniques, éthiques et politiques de notre temps qui est celui de la cybernétique et de l’intelligence artificielle.