Prix public : 25,00 €
Loin du Pigalle d'aujourd'hui avec ses commerces aux vitrines opaques ou l'oseille se conjugue avec du faux sexe, de ces paradis artificiels illuminés la nuit par d'agressifs néons multicolores, il y a des lustres, ce coin éloigné de la Seine et niché au pied de la Butte Sacrée, était durant des siècles une vaste plaine où d'humbles chaumières se dressaient çà et là. Pour évoquer son histoire, celle du bas Montmartre, il faut remonter au temps des celtes quand ceux-ci exploitaient des carrières à gypse et firent commerce au-delà de la grande cité gouvernée plus tard par les romains depuis leur conquête de la Gaule à Alésia. Lieu privilégié grâce à sa situation géographique, vers la fin du premier millénaire, Montmartre vit arrivés affolés les parisis de l'Île de la Cité fuyant la colère des Vikings en se cachant dans les grottes à plâtre. Déjà, Montmartre fit de la résistance. Dès le 12e siècle, apparu l'abbaye du haut dirigée par des abbesses et le christianisme tiendra une place privilégiée dans le royaume de France. Propriétaires d'un immense patrimoine, les dames de Montmartre transformèrent les coteaux en terre cultivable, et, durant des siècles, elle nourrira et abreuvera ses habitants. Il faisait alors bon vivre sur cette plaine couvrant de nombreuses galeries d'un plâtre si fin qu'il blanchissait les murs des appartements de la capitale, ce plâtre si réputé qu'il s'exportera au-delà des mers. Avec la fin de l'abbaye de Montmartre et sa destruction sous la révolution, les terrains furent cédés à des spéculateurs terriens, sur lesquels sous le règne de Louis XV, des Folies avaient été les témoins d'amours furtifs entre seigneurs et petites actrices, où l'on y jouait aussi des comédies plutôt paillardes.