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Arthur Rimbaud a, le premier, donné un sens philosophique à ce mot, dans une lettre du 15 mai 1871 à Paul Demeny : « je dis qu'il faut se faire voyant. Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Antonin Artaud, le grand maître posthume des membres du Club des voyants, a aussi utilisé ce mot comme antithèse à l'homme rationnel européen de notre époque. La doctrine philosophique enseignée décrypte les moyens par lesquels tous les humains cherchent et trouvent un bonus au simple fait trivial d'exister. Notre animalité naturelle, notre vie sociale et nos conquêtes culturelles nous procurent à foison ce supplément d'être. Mais au-delà du destin de l'animal social et du roseau pensant, le voyant doit gagner autrement une raison d'être là plus glorieuse : comme créature corporelle mise en action par sa volonté libre perpétuelle. Ce récit de l'initiation d'Hector à cette doctrine, nous relate aussi les entretiens cocasses de Justin, le président du Club, avec des philosophes. Il prend fin par un long et ultime message de Justin aux membres du Club et démystifie le concept de progrès. Marc Moulines est né en 1949 en Haute-Savoie. Après des études scientifiques, il vit de son activité salariée de 1975 à 2011. Parallèlement, il commence son travail littéraire original, fait de poèmes et récits philosophiques, dialogués le plus souvent. Depuis 1977, quatorze de ses textes ont été édités.