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" En 1936, à Alger, atteinte de tuberculose à l'âge de douze ans, je subis, en quatre mois et demi, dix-huit pneumothorax. A chacune de ces interventions, je suis complètement anéantie, dans l'impossibilité de me mouvoir. Mes jours sont maintenant comptés... Lourdes, vendredi 9 juillet 1937: assise dans une voiturette, j'assiste à l'office religieux. Au-dessus de l'autel, à droite, dans un creux de rocher, la Vierge semble me sourire... Et, tout à coup, sans raison apparente, une joie intense, indéfinissable, un désir fou de courir, s'emparent de moi... J'abandonne ma voiture de malade et m'élance vers la basilique que j'ai tellement envie de visiter... Brusquement, je m'arrête, stupéfaite: la folle course ne m'a pas essoufflée... Alger, une semaine plus tard : le professeur Gilot passe et repasse, devant une lampe électrique, les radiographies fraîchement tirées. Seule subsiste une tache blanche. Aucun son ne sort de sa gorge. Ses assistants sont figés de stupeur. Il prononce alors, d'une voix sourde, ces paroles étonnantes: " Vois-tu, mon petit, je ne te ferai plus de pneumothorax... puisque la Vierge a commencé de te guérir, elle n'a qu'à continuer son oeuvre..." J'ai rarement parlé de ma guérison à Lourdes, mais je ne voudrais pas paraître devant Dieu sans avoir rendu grâce, sur cette terre, à la Sainte Vierge pour la faveur insigne qu'elle m'a accordée. Aujourd'hui encore, à près de 80 ans, je me pose toujours la même question: pourquoi moi et pas un autre, plus méritant? ".