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Albigeois et cathares restent universellement présents dans la conscience européenne, en raison des violences qu’ils ont subies : croisade et inquisition. Leur dissidence éclot en Languedoc au XIIè siècle. Elle oppose à l’Église un évangélisme radical. Cette contestation, dans un monde où la religion et la société sont absolument coextensives, naît d’une distorsion entre l’institution ecclésiastique, profondément liée au monde féodal, et l’évolution du siècle emporté dans un essor et des changements sans précédents. Les « bons hommes » proposent une spiritualité neuve, en rapport avec les exigences et la culture des laïcs instruits. Cette modernité assure leur succès auprès des citadins aisés et de la petite noblesse. Elle inspire ultérieurement la pastorale et les modalités d’action des ordres mendiants, dominicains et franciscains. L’aggorniamento opéré par ceux-ci dans l’Église explique, autant qu’une répression sévère, l’effacement progressif, après 1270, d’une religion désormais en discordance avec son temps et les milieux qui l’ont portée. Pour autant, la mémoire des « bons hommes » demeure encore, malgré huit cents ans écoulés, l’un des éléments forts de la personnalité occitane.