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S'il n'y a plus de poste extérieur au capital pour mener une lutte frontale, comment continuer à dialoguer avec l'œuvre de Marx aujourd'hui ? Cet essai, au style libre, choisit de faire revivre le combat théorique, plutôt que politique, que Marx a mené contre la dialectique hégélienne dans les Manuscrits de 1844, en partant du principe que combattre Hegel revient à prendre la Bastille. Cette passe d'armes, initiée dans les écrits de jeunesse de Marx, ne s'éteint pas pour autant en 1844 ; elle se poursuit en 1932, lors de la première publication des Manuscrits, pour se retrouver, dans les années 60, au cœur de la théorie althussérienne de la coupure épistémologique. Il s'agit alors, dans Nom de pays, Karl, de suivre les déambulations historiques de ce texte polémique, à la croisée de la philosophie et de la critique de l'économie politique, pour privilégier la lecture de Gérard Granel, fondée sur l'ontologie de la production, à celle de Louis Althusser. Ce faisant, le livre offre aux lecteurs une interprétation personnelle, non académique, de la pensée de Marx et de l'histoire du marxisme. Sophie Schulze a publié chez Léo Scheer deux romans, Allée 7, rangée 38 (2011) et Moscou-PSG (2013). Nom de pays, Karl est son premier essai.