Prix public : 27,00 €
La promotion du cinéma dans l'ordre de l'art ayant refoulé ce qui le rattache aux traditions du récit et de la représentation, on ne s’interroge pas sur les raisons de la survie du cinéma de grande consommation. Il n’est pas ignoré. Mais il est matière à des études préformées: on démythifie ce qui est considéré comme un opium ou un divan du pauvre; on met en évidence l’inanité de discours qui ne seraient, eu égard aux méditations des auteurs, que la projection de mythologies. La pensée binaire a fait ici des ravages en évacuant tout ce qui relève de la psyché collective, de ce que Gilbert Durand a fort bien appelé dans un travail fondateur les « structures anthropologiques de l’imaginaire ». Refusant la hiérarchie entérinée par une réception plus institutionnelle et idéologique que savante, le présent ouvrage prend, lui, à bras le corps ces mythologies, ou plus exactement les mythes dont elles sont les sédiments. S’il n’est, évidemment, pas le mythe, le cinéma en fait en effet, comme la littérature, une réception. Le cinéma de grande consommation est ici la face émergée d’un iceberg. Il ne s’agit pas de récuser les œuvres qui avivent le goût, la conscience, mais de chercher du côté des mythes des dénominateurs communs, les référents anthropologiques, et non seulement artistiques, littéraires ou philosophiques, du 7e art.