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Par quelles capacités ou quels mécanismes appréhendons-nous les objets qui nous entourent et généralement le monde? À cette question, la première qui se pose à qui s'interroge sur la connaissance humaine, n’ont pas manqué de s’intéresser les anciens. À l’heure des sciences cognitives, la question semble échapper à la philosophie, fût-elle phénoménologique, et relever de la psychologie, de la neurologie, voire de la physique ou de la géométrie puisqu’elle fait intervenir les lois de l’optique. L’intérêt de ce numéro est donc, non seulement de nous informer sur les théories de la perception qui avaient cours et entre lesquelles se partageaient les anciens, mais de montrer que, dès l’antiquité, la philosophie était loin d’avoir le monopole de l’analyse de la perception. En réalité, sur ce terrain comme sur d’autres, la philosophie s’est trouvée dès l’origine en concurrence avec d’autres approches et d’autres méthodes, en l’occurrence avec la médecine. Cette situation perdurera tout au long de l’antiquité, comme c’est encore le cas aujourd’hui, et l’on verra que jusque chez un auteur comme Héron d’Alexandrie, volontiers tenu, parce que méconnu, pour étranger à toute philosophie, la question de la vitesse de la lumière mobilise un concept de causalité qui engage en réalité toute une cosmologie et fait de la physique une philosophie autant que l’inverse.