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Cette analyse microscopique des poèmes de D.H. Lawrence dévoile l'hétérogénéité essentielle de sa voix poétique. Le masque, objet cultuel, religieux, théâtral, est ici forgé en un objet d'analyse poétique par le biais duquel l'on repère les nœuds poétiques où la voix du poète se dit tout en recourant paradoxalement à une autre voix, un autre discours déjà existant. Ces bribes d'intertexte ou de voix empruntées à des personae fonctionnent comme des masques. En laissant ainsi entrevoir les mécanismes sous-jacents de la voix poétique de Lawrence, la lecture des poèmes par le prisme du masque comme concept esthétique permet de comprendre comment cette voix singulière, bien que souvent considérée comme marginale sur la scène poétique moderniste, s'inscrit toutefois dans un zeitgeist littéraire imprégné des questions de personnalité et d'impersonnalité. Si Lawrence se distingue manifestement de son contemporain T.S. Eliot, dont la « théorie de l'impersonnalité » vise à faire disparaître de sa poésie les émotions du poète, Lawrence exprime le souhait de s'affranchir de la personnalité dans le but singulier de mettre le lecteur et l'homme en général en contact avec l'immédiateté, les émotions, le quick, la substance de l'existence. Cet ouvrage démontre comment les divers masques poétiques (féminins, intertextuels, religieux) répondent de manière inattendue à l'ambition du poète de faire se retirer l'ego de l'espace poétique au profit d'une promotion de la substance vivante.