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La littérature et les arts soviétiques ont joué un rôle non négligeable, mais souvent négligé, dans la définition du rapport à l'étranger : celui qui vit en dehors des frontières (le capitaliste occidental, « bourgeois »), mais aussi l’étranger de l’intérieur, l’ennemi de classe qui doit s’assimiler ou émigrer. C’est pourquoi la question du rejet ou de l’assimilation de l’héritage esthétique russe pré-révolutionnaire et de l’art occidental est au cœur de la politique culturelle qui se met en place pour bâtir des valeurs qui se veulent spécifiquement soviétiques. Réalisées pour la plupart à partir de documents premiers et par des spécialistes en littérature, arts du spectacle, cinéma, architecture, arts plastiques, musicologie, sociologie des arts, histoire culturelle, les études ici réunies sont centrées sur l’URSS des années 1920-1960. Elles permettent d’appréhender les stratégies individuelles et collectives, les modes d’intégration et les formes de résistance à la culture étrangère. Par le biais de la propagande, de la traduction, de la diffusion d’images et d’imaginaires, dans le cadre de festivals, d’expositions, de voyages, d’invitations, la culture soviétique cherche à s’imposer, sur son territoire multinational et dans le monde, comme nouvelle, si ce n’est novatrice, héritière mais aussi pionnière, tout en étant soumise à de stricts et fluctuants contrôles. Car les critères idéologiques resteront déterminants dans les choix esthétiques, toute importation ou exportation comportant un risque de contamination.