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Contrairement à la Première Guerre mondiale, l'expérience de la Seconde ne fut que marginalement celle d'un conflit armé : elle fut bien davantage marquée par les conditions de l'Occupation, le régime de Vichy et la déportation. Un lourd héritage que la mythologie gaulliste s'efforça de masquer. L'homme du 18 Juin favorisa au contraire le récit d'une France massivement résistante et armée contre son ennemi historique. Cette représentation unificatrice ne put cependant résister à la montée des divisions et des revendications rivales. La reconnaissance des différentes catégories de victimes avait posé de redoutables problèmes à la puissance publique. Mais c'est surtout la lente prise de conscience de ce que furent la France de Vichy et la Shoah qui modifia fondamentalement la représentation des années sombres et rouvrit de profonds clivages idéologiques. Loin de conduire à une lecture pacifiée de cette période, ce processus de désarmement de la mémoire contribua à la balkaniser un peu plus. Olivier Wieviorka Professeur d'histoire contemporaine à l'École normale supérieure de Cachan, il a notamment publié au Seuil Les Orphelins de la République (2001 et rééd. 2015) et Histoire du débarquement en Normandie (2007, rééd. 2010, 2014). er un peu plus.