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À l'origine, la dictature est une institution de la République romaine. Le dictateur reçoit la mission de rétablir l'ordre républicain dans un temps limité à six mois. La dictature " souveraine ", spécifiquement moderne est quant à elle illimitée et vise à créer un nouvel ordre. Mais l'ouvrage de Schmitt n'est pas seulement une remarquable analyse historique des usages de cette institution destinée, quel qu'en soit le type, à faire face à l'état d'exception. Si l'expérience ultérieure du XXe siècle a disqualifié la notion de dictature, l'interrogation sur les situations où l'État de droit est confronté à ses limites n'a rien perdu de son actualité : les mesures " antiterroristes " aussi bien que les difficiles " transitions " consécutives au renversement d'autocraties militaires en attestent aujourd'hui. Traduit de l'allemand par Mira Köller et Dominique Séglard Présentation inédite par Jean-Claude Monod Carl Schmitt (1888-1985) Professeur de droit public sous la république de Weimar, il soutint le régime nazi, antisémitisme compris, pendant les premières années de celui-ci, avant de prendre ses distances à partir de 1936.