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Dès l'origine, deux parties distinctes composaient Nuits : Nuits-à-Mont et Nuits-à-Val. Nuits-à-Mont, la plus anciennement peuplée, avec ses maisons isolées ou simplement séparées par des meix, possédait en son centre une chapelle dédiée à saint Julien. Vers la fin du XIIIe siècle, devenue trop petite pour le nombre de ses fidèles, elle fut remplacée par une église bâtie sous le vocable de saint Symphorien. A la même époque, les habitants de Nuits-à-Val, dont les maisons étaient plus agglomérées, édifièrent la chapelle Notre-Dame qui changea son nom contre celui de Saint-Denis, au début du XVIIe siècle. Nuits appartenait à la maison de Vergy. Alix l'apporta en dot à Eude III, duc de Bourgogne, qui par une charte de 1212, concédait liberté pleine, entière et perpétuelle aux hommes qui y demeuraient sous sa domination, les tenant également quittes de toutes tailles, impôts et exactions, sous la réserve d'une redevance de quinze sols par feu. En 1362, les habitants obtinrent l'autorisation de construire des fortifications dont ils purent assumer le coût important grâce à quelques privilèges et la concession d'octrois dont ils percevaient le produit. Comme ses prédécesseurs, François Ier reconnut et renouvela les privilèges de la ville, qu'il honora de sa présence le 29 décembre 1533. Sous son règne, Nuits subit la présence d'un si grand nombre de gens de guerre qui se permettaient toutes sortes de violences, d'exactions et de réquisitions, que la misère s'installa dans tout le village. Ces maux cependant n'étaient que le prélude aux malheurs qui devaient affliger les Nuitons durant les siècles suivants. Le 19 janvier 1576, le prince Casimir, duc de Deux-Ponts, à la tête de vingt-cinq mille reîtres, assiégea la ville qui dut se soumettre, malgré le courage des femmes, notamment, qui tentèrent si bien de résister qu'une tour fut dénommée la tour des Dames en hommage à leur ardeur héroïque. Lorsque les portes furent ouvertes, les ennemis déloyaux et barbares pillèrent les habitants, en massacrèrent une partie, firent prisonniers ceux dont ils pouvaient espérer une grosse rançon, n'épargnèrent ni les femmes, ni les vieillards, ni les enfants, incendièrent les maisons et dévastèrent les églises. Une fois la Bourgogne soumise à Henri IV, les habitants profitèrent de la paix enfin retrouvée pour rebâtir leur ville. Mais, si pour un temps, l'ennemi semblait écarté, d'autres fléaux vinrent affliger la population. 2012, réimpression de l'ouvrage paru en 1845