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Les Romains procédèrent à la première exploitation des sources, en construisant le réservoir dans lequel l’eau coulait encore à la fin du XIXe siècle. Le chevalier Aymard, premier ancêtre de la maison de Bourbon, reçut de Charles le Simple, en 932, la province du Berry sous la mouvance immédiate de la couronne. Á cette époque, le château était une forteresse assise sur un rocher entouré de fossés profonds, aux bords hérissés de crêtes saillantes et remplis par les eaux d’un vaste étang. Parce qu’il tombait en ruines, Louis Ier décida en 1321 de construire un nouvel édifice qui ne fut achevé qu’à la fin du XVe siècle. Lorsque les fondements d’une vaste tour furent jetés, le peuple manifesta sa crainte que la construction menace la ville. Louis Ier déclara simplement : « On la bâtira, qui qu’en grogne ». Après la mort du connétable de Bourbon, François Ier se vengea du traître en ordonnant de raser le château. Les princes de Bourbon ayant abandonné le berceau de leurs ancêtres, la ville dut trouver dans la réputation de ses eaux l’unique élément de sa prospérité. Déjà en 1567, Nicolas de Nicolaï évoquait la renommée dont jouissait alors cette station thermale. Mais c’est sous Louis XIII et surtout Louis XIV que les thermes de Bourbon connurent une vogue si importante. Le roi Soleil, influencé par Mme de Montespan, fit de nombreux voyages à Bourbon qui reprenait presque ainsi, à chaque saison thermale, sa dimension de résidence princière. Supplantée par Mme de Maintenon, la favorite abandonnée ne trouva plus à Bourbon que l’amertume de l’exil et les angoisses de la mort. Parmi les riches et puissants visiteurs de la station, figure le maréchal de La Meilleraye qui, de ses propres deniers, établit un parc sur la petite colline où s’élèvera plus tard l’établissement thermal. Il en fit cadeau à Mme de Montespan qui le légua à sa mort aux capucins. Á l’époque de la Restauration, les ruines du château revinrent dans la famille des Bourbons et à l’avènement du Second Empire, la propriété fut rachetée par le duc d’Aumale.