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Á partir de la fin du mois de mai 1940, d’importants travaux furent entrepris sur les ponts de la Saône, à Tournus notamment, où des chambres de mines furent posées ou agrandies. Dès le 26 mai, les évacués du Nord commencèrent à affluer sur la Nationale 6. La journée du 16 juin fut marquée par le commencement des événements proprement militaires. Des chicanes furent installées sur les routes pour empêcher l’arrivée des troupes motorisées mais nul ne pensait que l’ennemi pourrait passer par la montagne tournugeoise ou clunisoise. Le lieutenant-colonel Martin prit un temps la direction de la défense de la ville, mais lorsque vers 7 heures du soir, un char d’assaut allemand pénétra dans la cité, le gouvernement militaire avait quitté les lieux. Les officiers et les notables présents traitèrent alors avec les Allemands. Il fut convenu que leurs troupes entreraient dans la ville le lendemain matin pour l’occuper, en respectant la vie et les biens des habitants. Un défilé interminable commença alors. Les troupes d’occupation surprirent favorablement la population par leur tenue et les relations entre la Kommandantur et les autorités municipales ne donnèrent lieu à aucun incident regrettable. Puis, dans la nuit du 22 au 23 juin, l’avant-veille de l’armistice, la presque totalité des troupes allemandes quitta la ville et le 7 juillet 1940, l’évacuation fut totale. Le 12 mai 1944, les habitants vécurent une nouvelle occupation. Lorsque deux jours plus tard, les trois cents hommes quittèrent la ville, le maire complimenta la population pour son calme. Dorénavant, elle assistait aux arrestations que subissaient ou opéraient les maquisards. Les incidents se multiplièrent au fil des jours et une vive émotion s’installa. Le 3 septembre, la ville connut une des plus tristes journées de son histoire. Après avoir détruit le matériel du service téléphonique, à 14 heures les Allemands firent sauter le pont dont les Tournusiens étaient particulièrement fiers. Seuls subsistèrent les deux édicules de chaque extrémité et la population resta consternée devant le vide causé par la disparition de cette œuvre d’art. Privés d’eau, de gaz et d’électricité, les habitants subirent toute la nuit le bruit incessant des bombardements. Le 4 septembre, ils assistèrent, soulagés, à l’entrée des premières troupes de l’armée du général de Lattre de Tassigny. Tournus était enfin libéré.